Entrepreneuriat et course de chiens de traîneau – Entretien avec la sponsorisée Evelyne De Boeck

Search & Selection est le sponsor d’Evelyne De Boeck dans la réalisation de ses rêves. Cette musheuse belge, connue grâce à l’émission de la VRT Het Hoge Noorden, a terminé en mars la Finnmarksløpet, une impressionnante course de chiens de traîneau de 600 kilomètres à travers les paysages glacés des fjords norvégiens.

Ce parrainage de Search & Selection s’inscrit dans notre recherche et notre réflexion autour du thème de l’entrepreneuriat. L’exploit d’Evelyne n’est pas seulement un triomphe sportif : son parcours constitue également une source d’inspiration entrepreneuriale. Son histoire illustre parfaitement comment les qualités d’un·e entrepreneur·e à succès – telles que la détermination, la pensée stratégique et la prise de risques – s’appliquent bien au-delà du monde des affaires. De retour chez elle, Evelyne a pris le temps de discuter avec nous de sa motivation et de ses compétences entrepreneuriales.

Evelyne, tu as réussi à terminer la Finnmarksløpet. Comment te sens-tu après une telle performance ?

Au moment de rentrer, je me suis sentie vide. Quand on termine un projet d’une telle ampleur, on peut tomber dans un grand vide. Je m’y attendais et je m’y étais préparée, mais je n’imaginais pas qu’il serait aussi profond. Maintenant que je suis de retour à la maison, la vie reprend doucement son cours. Il reste beaucoup de travail, donc je suis déjà bien occupée. Mais surtout, je suis fière d’avoir réussi.

D’où vient cette ambition de participer à une course aussi difficile que la Finnmarksløpet ?

Un jour, sur un coup de tête, j’ai acheté sept chiens et j’ai décidé : « Je vais faire la Finnmark ! ». Je n’y avais pas beaucoup réfléchi. Ce n’est qu’en participant à mes premières courses que j’ai découvert à quel point j’étais compétitive. Aujourd’hui, je dois me freiner. Je sais qu’en tant que débutante, je ne peux pas viser le top 10 sur une course comme la Finnmark. Je n’ai pas encore l’expérience ni l’équipe canine pour cela. J’ai dû apprendre à me fixer des objectifs réalistes, ce qui est difficile quand on est ambitieuse.

En 2023, tu avais dû abandonner juste avant la ligne d’arrivée. As-tu abordé la course différemment cette année ?

Une course comme la Finnmark est une véritable épreuve mentale pour les mushers, car on dort très peu. Les chiens se reposent environ 12 heures à un checkpoint, mais toi, tu restes active en permanence. Le manque de sommeil pousse beaucoup de gens à abandonner, et c’est ce qui m’est arrivé en 2023, à 50 km de l’arrivée. À un certain moment, tu commences à croire que tu n’y arriveras pas, et tu dois faire un choix : abandonner ou continuer. Cette année, j’ai été têtue, je n’ai pas lâché… et j’ai franchi la ligne d’arrivée !

Après la déception de 2023, comment as-tu retrouvé la motivation pour t’entraîner et repartir ?

Cet hiver a été difficile. J’ai déménagé, et ce n’est jamais simple – surtout quand on emmène 14 chiens adultes et 8 chiots ! Quand la saison de course a commencé en janvier, j’étais déjà épuisée. Les premières compétitions se sont très mal passées, et j’ai commencé à douter de moi et de mon équipe. Est-ce que cela valait encore la peine de participer à la Finnmark ? Une telle course demande énormément de temps, d’argent et d’énergie. Si j’échouais encore, j’aurais revécu la même déception qu’en 2023. Mais je ne me le serais pas pardonné si je n’avais pas tenté. Grâce à ma performance de 2024, j’ai pu clôturer deux saisons difficiles sur une belle note.

Est-ce que ce succès t’ouvre de nouvelles perspectives ?

Peut-être, mais je ne le sais pas encore. L’avenir le dira. Je n’ai mon propre attelage que depuis cinq ans, alors que de nombreux mushers qui participent à la course de 1200 km sont actifs depuis bien plus longtemps. Pour pouvoir participer à la version longue, mon équipe doit encore gagner en force, physiquement et mentalement. C’est un processus qui prend du temps.

En tant que musheuse de compétition, quelles compétences as-tu développées que tu n’aurais pas acquises si tu étais restée en Belgique ?

Ce que j’ai sans doute le plus appris, c’est la discipline personnelle. Le monde du mushing est impitoyable. Il faut rester mentalement solide, même quand tout semble aller mal. Une course, c’est du noir et du blanc : un moment tout va bien, et une heure plus tard tu penses ne jamais arriver à la fin. L’art consiste à trouver le gris entre les deux. C’est une leçon précieuse : savoir prendre du recul, même dans les moments difficiles, et se demander comment avancer. Tant que tu restes concentrée, les chiens le sont aussi. Mais si tu commences à douter, ils le ressentent immédiatement.

As-tu dû faire des sacrifices pour poursuivre ton rêve ?

Tout. Nous entrons maintenant dans la période calme de l’année, entre mars et août. Je n’ai plus à m’entraîner si je suis fatiguée ou malade, ou s’il fait un temps épouvantable. Je peux enfin passer une soirée avec des amis si j’en ai envie, au lieu de repartir sur le traîneau. Mais d’octobre à mars, ce n’est pas possible. C’est une période de six mois sans véritable temps libre.

Heureusement, j’ai un bon réseau autour de moi, ce qui m’aide énormément. Mais pendant la saison, eux aussi sont très occupés. On s’appelle, mais on se voit très peu. Il faut apprendre à vivre avec cela, ou trouver un autre équilibre. La dernière fois que je suis rentrée en Belgique, c’était l’été dernier. J’aimerais y retourner maintenant que la saison est terminée, mais quand ? Quelqu’un doit s’occuper des chiens. C’est un vrai casse-tête.

Comment décides-tu de la prochaine étape ? Qu’est-ce qui te motive à poursuivre de nouveaux objectifs ?

J’ai participé à la version courte de la Finnmarksløpet, celle de 600 km. Il existe aussi la version ultra, de 1200 km. J’aimerais beaucoup y participer, mais je ne sais pas si c’est réaliste. La logistique d’une course courte est déjà énorme, celle d’une plus longue l’est encore davantage. La distance double, et le nombre de chiens aussi. Cela demande donc un entraînement beaucoup plus intensif et représente un coût financier considérable : il faut nourrir tous ces chiens supplémentaires… Je pense qu’il me faut d’abord plus de stabilité et progresser étape par étape.

Y a-t-il des personnes dans le milieu de la course auxquelles tu t’identifies ou que tu admires ?

Je connais un couple de mushers, parents de jumeaux de quatre ans. Je vois toute la passion qu’ils mettent encore dans ce sport et les sacrifices qu’ils font pour continuer à courir. Quand je les ai rencontrés, ils étaient dans le top 10 à la Finnmark. Ce qu’ils m’ont appris… je ne savais pas si j’aurais en moi la force de pousser aussi loin. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour eux, et j’ai beaucoup appris grâce à eux. Aujourd’hui encore, ils sont ma ligne de secours pendant les courses, quand je traverse un moment difficile. C’est grâce à eux que j’ai pu terminer la Finnmark cette année.

Quel message aimerais-tu transmettre à celles et ceux qui, comme toi, veulent réaliser leurs rêves ?

Avant tout : continuez à foncer, même si vous vous heurtez au mur, et recommencez. Faire le premier pas est le plus difficile, mais il faut oser sortir de sa zone de confort pour poursuivre ses rêves. Cela peut échouer, mais on peut toujours se réinventer ensuite. Ne pas essayer, c’est ne jamais savoir si cela aurait pu marcher.

La participation d’Evelyne à la Finnmarksløpet a été filmée dans la troisième saison de l’émission de la VRT Het Hoge Noorden. Elle tient également un blog où elle partage ses aventures.

Search & Selection utilise des cookies pour améliorer votre expérience de navigation sur notre site web. La plupart des informations sont stockées temporairement afin de permettre le bon fonctionnement du site web. Il s'agit notamment de votre langue préférée et d'informations indiquant si vous êtes connecté ou non. En outre, des cookies sont également collectés à des fins de statistiques et d'analyse de l'utilisation du site web. Les données recueillies sont totalement anonymes.
Consultez notre politique en matière de cookies